Numerus clausus : faut-il vraiment en finir ?

Le numerus clausus est l’un des sujets les plus chauds de l’enseignement supérieur. Sa suppression fait l’objet de débats houleux, mais l’idée commence à faire son chemin au sein du gouvernement.

Une solution sur le long terme

Le député LREM Olivier Véran a expliqué que la suppression du numerus clausus, qui permet de limiter le nombre d’étudiants à l’issue de la première année de médecine, est une nécessité. Pour lui et de nombreux autres, cela permettrait de répondre à certains problèmes, notamment celui des déserts médicaux. La pénurie de médecins sur le territoire relance régulièrement le débat sur ce mode de sélection, qualifié de « système périmé » par le président de la République. Durant sa campagne, Emmanuel Macron avait assuré vouloir en finir avec ce mode « inefficace et injuste ».

Les chiffres permettent de mieux comprendre de quoi il s’agit. Cette année en France, 8 205 étudiants sur 60 000 seront admis au concours et pourront poursuivre en 2e année. Chaque année, ce nombre augmente, mais très légèrement. Ainsi, ils étaient 900 de moins il y a dix ans. Pour certains élèves, ce type de sélection permet de faire le tri entre ceux qui seront vraiment capables de supporter les longues années d’études. Pour d’autres, comme Patrick Baué, doyen de la faculté de médecine de Nice, il faut au contraire augmenter le numerus clausus afin d’éviter la fuite des étudiants vers les pays étrangers. Il est vrai qu’ils sont de plus en plus nombreux à choisir de se former à la médecine dans un autre pays européen. Ils reviennent ensuite travailler en France avec leur diplôme, mais les professionnels n’ont pas vraiment confiance en leurs compétences, difficiles à vérifier.

Les étudiants vont se former à l’étranger

Il s’agit pourtant d’une réalité. En France, le nombre de médecins formé à l’étranger a doublé en 10 ans. Ils seraient 26 000 à exercer dans le pays aujourd’hui. Parmi les pays qui forment le plus de futurs médecins français, la Roumanie, et l’Algérie. Vient ensuite la Belgique, connue pour sa sélection moins sévère.

Le problème de la suppression du numerus clausus est qu’elle ne permet pas de résoudre les problèmes à court terme. Des milliers de médecins partent à la retraite chaque année, et nombreux sont ceux qui peinent à trouver un remplacement.

Autre souci qu’engendrerait cette décision, le manque de places dans les universités. Les capacités d’accueil sont en effet limitées, pour que les cours aient lieu dans de bonnes conditions, il faudrait nécessairement changer les méthodes d’enseignement. LE numérique pourrait apporter une solution efficace.

Laure Vidal

Journaliste Web Plutôt portée sur le #lifestyle et les #voyages mais je suis d'autres domaines ponctuellement

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