C’est aujourd’hui que doivent être remises les conclusions du rapport de Jean-Cyril Spinetta, ancien patron d’Air France, au sujet de la refonte complète du modèle ferroviaire français.
Des changements à venir
Il s’agit d’un des rapports les plus attendus de ce début d’année. Aujourd’hui, Jean-Cyril Spinetta, ancien patron d’Air France, qui a été missionné par Matignon il y a quelques mois, doit rendre ses conclusions concernant la SNCF. Le but de la démarche, dégager des propositions sur l’avenir du transport ferroviaire. Parmi les pistes qui pourraient être proposées, l’ouverture à la concurrence, le changement de statut de la SNCF, la stratégie de desserte ferroviaire… C’est Édouard Philippe qui recueillera ces propositions lourdes d’enjeux. En effet, les conséquences de ce rapport seront très probablement mal accueillies par les syndicats et cheminots, et de multiples tensions sont à prévoir sur le plan social. Les premières victimes seront sans surprises les usagers.
Une partie du réseau bientôt supprimée
Dans le rapport Spinetta un autre sujet est abordé, celui de la suppression d’une partie du réseau. Ainsi, les communes situées en zone rurale et qui possèdent une gare peu fréquentée verront sans doute la fermeture de celle-ci. On estime que 25 % d’entre elles seraient directement menacées. D’après le constat de cette étude, 90 % des voyageurs circulent sur seulement 30 % du réseau. Des liaisons pourraient dès lors être faites en bus.
« Aujourd’hui, les différents éléments qui fuitent nous inquiètent, parce qu’au bout du bout, le rapport risque de recommander la suppression de 9.000 km de lignes sur les 35.000 existantes, ce qui serait une catastrophe pour l’avenir », explique Éric Meyer, secrétaire fédéral Sud Rail. « On se dirige très clairement vers le train et le TGV pour les territoires les plus riches, et le bus et la bagnole pour les territoires les plus pauvres. 30 % du trafic de fret ferroviaire national passe par ces lignes-là. Leur suppression veut dire aussi des dizaines de milliers de camions supplémentaires sur les routes», poursuit-il.
La rénovation du reste du réseau devrait s’avérer très coûteuse. Mathias Vicherat, le directeur général adjoint de la SNCF, parlait en décembre dernier d’un « plan de modernisation du réseau qui est inédit, le gouvernement a décidé cela sur dix ans, c’est 5 milliards par an, plus de 1.000 kilomètres de voies par an rénovées ».